Prévenir le suicide par la recherche

Le 29 octobre dernier, le gouvernement provincial annonçait la mise sur pied d’une nouvelle stratégie québécoise de prévention du suicide, réclamée par de nombreux organismes depuis une quinzaine d’années. « La stratégie précédente, mise en place en 1998, a fait du Québec un exemple de succès dans le monde, permettant de diminuer les taux de suicide pour presque tous les groupes d’âge, explique le professeur Brian Mishara. Mais ces dernières années, on a constaté ça avait commencé à ralentir. »

Expert mondialement reconnu en suicidologie, Brian Mishara dirige le Centre de recherche et d’intervention sur le suicide, enjeux éthiques et pratiques de fin de vie (CRISE), l’un des plus importants centres de recherche au monde spécialisé en prévention du suicide et l’un des organismes ayant revendiqué la nouvelle stratégie de prévention. Aide au personnel de VIA Rail impliqué dans des incidents critiques, enseignement de stratégies d’adaptation aux jeunes du primaire, prévention du suicide chez les policiers, chez les détenus, chez les personnes ayant une déficience intellectuelle ou un trouble de spectre de l’autisme, ou encore le développement et l’évaluation d’outils d’intervention, le CRISE a mené des centaines de recherches en collaboration avec une soixantaine de milieux de pratique depuis sa fondation en 1997.

Après avoir été très impliqué dans l’étude des meilleures pratiques de prévention par téléphone, le CRISE s’intéresse maintenant aux nouvelles technologies. « Il y a un changement radical dans la façon dont les gens cherchent de l’aide. Aujourd’hui, au lieu de prendre le téléphone, les jeunes envoient des textos ou font des recherches sur le web », soulève le chercheur. Avec l’appui de partenaires, dont Bell Cause pour la cause, le CRISE vient de terminer l’évaluation d’un essai pilote d’aide par clavardage. « On a analysé le contenu des échanges pour déterminer les meilleures façons de réagir à un appel à l’aide par message texte. » Les résultats de l’étude sont attendus pour le printemps 2020.

Le mot d’ordre du CRISE? L’applicabilité et la co-construction du savoir. « Ce qui nous différencie, c’est le fait que nos projets sont menés en partenariat avec les milieux de pratique, précise Brian Mishara. On fait des recherches qui auront des applications pratiques pour les personnes qui œuvrent en prévention. » Régulièrement, le Centre mène des consultations auprès d’intervenants pour orienter ses recherches. « Ça nous permet de voir les enjeux prioritaires pour les milieux de pratique, et souvent, de leur fournir des réponses à partir de recherches que nous avons déjà menées. » Le CRISE fait également un grand travail de transfert des connaissances afin de soutenir la diffusion des bonnes pratiques en prévention (webinaires, sites web de vulgarisation, instituts d’été et conférences).

Pour poursuivre sa mission, le CRISE compte sur la générosité de donatrices et donateurs. En augmentant sa présence en ligne pour les intervenants en prévention du suicide et en développant l’usage des nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle, pour identifier les personnes à risque, le CRISE pourra continuer de sauver des vies par la recherche.

Le Centre de recherche et d’intervention sur le suicide, enjeux éthiques et pratiques de fin de vie est l’un des projets phares de la campagne majeure 100 millions d’idées. Contribuez au succès de ce pôle important de la recherche sur le suicide en faisant un don en ligne.

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