Un combat de tous les jours

Mario Aoun,
étudiant au doctorat en études cognitives

Atteint de la myélite transverse aiguë (MTA) idiopathique, une maladie immunitaire inflammatoire de la moelle épinière, Mario Aoun immigre au Québec en 2010 afin de poursuivre des études doctorales en informatique cognitive. Rapidement, il tombe en amour avec la diversité culturelle de Montréal. «Mon coup de cœur a été le Quartier des spectacles. C’est une des raisons pour lesquelles mon choix s’est arrêté sur l’UQAM pour entreprendre mon doctorat», soutient celui qui a d’abord fait ses études au Liban en informatique.

Mario Aoun possède une détermination de fer. Malgré sa condition et la quantité de soins quotidiens qu’il doit obtenir, il se rend tous les jours à l’Université. Fait intéressant, le doctorant développe actuellement avec son directeur de thèse, le professeur Mounir Boukadoum, un réseau de neurones artificiels capable d’imiter les caractéristiques d’un réseau de neurones biologiques qui pourrait éventuellement être implanté dans la moelle épinière afin de faire bouger des membres du corps humain. «Ma maladie a inévitablement un lien avec mon sujet de recherche qui se focalise à modéliser la dynamique du fonctionnement des neurones en ce qui concerne la synapse et la plasticité du système nerveux central. Mon but ultime serait de trouver une manière artificielle de remplacer la myéline défectueuse dans ma moelle épinière pour me permettre de retrouver l’usage de mes jambes», affirme Mario, qui depuis 2007, doit se déplacer en chaise roulante.

Grâce à sa constance et à sa persévérance, Mario Aoun a été l’heureux récipiendaire de plusieurs bourses d’études, notamment celle de la Fondation J. Armand-Bombardier destinée aux étudiants en situation de handicap. «Cette bourse m’a particulièrement démontré qu’il y a des gens qui croient qu’une personne handicapée peut avoir de grandes ambitions. Recevoir l’attention et le support m’encourage à surmonter les difficultés des circonstances de la vie, à consacrer mon énergie à la poursuite de mes rêves, à ne pas abandonner mes ambitions d’exceller et de participer au progrès de la société. On se sent souvent seul dans notre combat quotidien. L’obtention de cette bourse me confirme le contraire» lance le boursier.

Conscient de l’importance qu’une bourse peut avoir dans la vie d’un étudiant, Mario Aoun souhaite un jour pouvoir redonner ce qu’il a reçu. «Je connais le sentiment que l’on ressent lorsque quelqu’un nous remet une bourse. Quand j’en reçois une, mon envie de redonner se multiplie. Une fois que je serai sur le marché du travail, je veux assurément faire vivre ce sentiment à un étudiant», conclut-il.

Photo : Luc-Alain Giraldeau, doyen de la Faculté des sciences, Mario Aoun, lauréat, et Martine Richard, coordonnatrice aux partenariats philanthropiques de la Fondation J. Armand Bombardier (crédit: Sylvie Trépanier).

Publié le 04/07/2016

Retour à la liste des témoignages