Miser sur la relève

Denis Gallant,
bourse personnalisée

Diplômé de la Faculté de science politique et de droit, Denis Gallant connaît une carrière des plus fulgurantes. Précédemment procureur en chef adjoint de la commission Charbonneau, il est nommé inspecteur général de la Ville de Montréal en 2014, une première au Canada.

À la tête d’une équipe de trente personnes, Me Gallant a le mandat de surveiller tout le processus d’octroi de contrats à la Ville de Montréal. Il nous raconte : « Quand je vois les sommes d’argent dépensées inutilement, je pense aux comptes de taxes que ça représente et c’est ce qui me motive. Ça me ‘‘drive’’ le matin! » Heureusement, il constate déjà des changements à la Ville de Montréal et il est heureux de voir qu’il y a de nombreux projets dans l’air. « Après avoir entendu tout ce qui s’est dit à la commission Charbonneau, je savais que Montréal méritait mieux. Tous ces stratagèmes, c’est un vol de la démocratie! », s’indigne le Montréalais d’origine.

Avant d’être connu du grand public, Denis Gallant a été procureur de la couronne, notamment expert en matière de crime organisé, mais c’est à l’aide juridique que sa carrière a débuté. En 1993, le milieu universitaire lui manque et il entreprend une maîtrise en droit social et du travail à l’UQAM où il peut concilier travail-famille et avoir accès à un corps professoral de qualité. Au même moment, l’aide juridique lui propose un poste au criminel. Avec l’appui de son mentor, le professeur Pierre Robert, il décide d’orienter ses travaux de recherche vers le droit pénal, en ayant toujours le souci d’en analyser l’impact social. « Mon expertise, c’est à l’UQAM que je l’ai développée », clame-t-il.

Quand Denis Gallant parle de l’UQAM, sa voix change. On sent cet attachement qui s’est développé au fil des ans, au cours de ses études et dans son rôle de chargé de cours, dès 1998. En 2011, sa nomination à la commission Charbonneau l’oblige à mettre en veilleuse ses engagements universitaires, mais il espère être de retour très bientôt: « L’enseignement, je veux y revenir. Je trouve ça important. », déclare l’inspecteur général.

En attendant son retour en classe, Denis Gallant a créé une bourse personnalisée destinée aux étudiants en droit. « Les études universitaires, ça me tient à cœur et il faut appuyer la relève », soutient-il. « Lors de ma maîtrise, avec les enfants et le travail, j’ai songé à abandonner, mais la direction du programme m’a convaincu de rester et m’a aidé. Il s’agit de redonner à mon alma mater ce qu’elle a fait pour moi. »

Persuadé que la philanthropie est primordiale pour conserver l’accessibilité aux études universitaires, le donateur souhaite soutenir les étudiants méritants, sachant que chez ces derniers, personne ne roule sur l’or, surtout en droit, discipline où les manuels sont très onéreux. « J’ai plus d’années derrière moi que devant. Il faut donc miser sur la relève! », dit-il en souhaitant convaincre ses confrères de poser le même geste, peu importe leur université d’origine.

Publié le 20/10/2016

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