Isabelle Sinclair | Persévérer

C’est parce qu’elle vient d’un milieu économiquement défavorisé qu’Isabelle a hésité à se lancer dans des études supérieures. « Je viens d’une famille de six enfants, où c’était très difficile au niveau financier, explique-t-elle. Au primaire et au secondaire, ça m’est arrivé de ne pas avoir de lunch parce qu’on n’avait pas d’argent. » Très jeune, elle apprend à se débrouiller seule, à travailler très fort pour s’en sortir. « Financièrement, ça n’a jamais été facile pour moi. C’est pour ça que j’ai toujours hésité à poursuivre des études. »

En 2007, elle s’inscrit au baccalauréat en animation et recherches culturelles. À la fin de son baccalauréat, pour voir autre chose que le domaine des arts qu’elle connaissait déjà bien, elle choisit de faire son stage de fin d’études au Club de hockey junior de Montréal. « J’ai adoré ça! C’est ce qui m’a amenée à vouloir travailler dans le domaine du sport », rappelle Isabelle. Après son baccalauréat, elle trouve un emploi à l’Association québécoise des sports en fauteuil roulant, aujourd’hui Parasport Québec, où elle côtoie des kinésiologues. « C’est ça qui a changé mon parcours. J’ai découvert la kinésiologie et j’ai voulu moi-même aller dans ce milieu-là. » Elle entreprend donc un baccalauréat d’intervention en activité physique en 2013.

Remarquée par sa professeure Kelsey Dancause pour son intérêt pour l’étude de l’anxiété et de la santé mentale, Isabelle se fait proposer de poursuivre ses études à la maîtrise. « Je me suis longtemps demandé si ça ne serait pas plus sage financièrement de me trouver un emploi. Finalement, j’ai choisi de foncer, mais j’en ai arraché la première année. » Après une maîtrise où elle étudie l’impact du stress sur le niveau d’anxiété des femmes enceintes, elle choisit de poursuivre au doctorat. Elle travaille maintenant à développer un programme de modification des habitudes de vie pour les femmes à haut risque de développer des maladies comme le diabète de grossesse. « Je veux les aider à modifier leurs habitudes de vie pendant la grossesse et après, pour que ces habitudes aient plus de chance d’être implantées de façon permanente et de se transmettre aux enfants », explique la doctorante qui est par ailleurs enceinte de son premier enfant. « Ça me donne plein d’idées pour de futures recherches, surtout en lien avec le stress que la pandémie actuelle peut avoir sur la grossesse! »

En 2019, Isabelle remporte deux bourses de la Fondation de l’UQAM : la Bourse Yvette-B.-Rousseau et la Bourse de l’Institut Santé et société. Malgré toutes les difficultés financières qu’elle a connues, elle mentionne surtout l’impact psychologique que les bourses ont eu sur son parcours : « Ça vaut tellement plus que de l’argent, de savoir que j’ai des gens derrière moi qui croient en ce que je fais et qui me démontrent que je ne me suis pas acharnée pour rien! Et pour mon retour de congé de maternité, ça me motive à revenir parce que ça prouve que c’est possible d’avoir de l’aide. » Une aide que la Fondation de l’UQAM et ses donateurs et donatrices sont toujours heureux d’accorder à la relève!

Publié le 8 juin 2020
Photo : Jean-François Hamelin

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