Anne et Gérard Bélanger | Une histoire de bourses

Anne et Gérard Bélanger,
don majeur et don testamentaire

En 6 ans, Anne et Gérard Bélanger ont remis plus de 300 000 $ en bourses de soutien financier à des étudiants et étudiantes de toutes les facultés. Chaque année, c’est 50 000 $ qui viennent appuyer des personnes qui, sans ce soutien financier, auraient beaucoup de difficulté à compléter leurs études. Pour comprendre ce qui a motivé Anne et Gérard Bélanger à se montrer aussi généreux envers la relève, il faut remonter jusqu’au début des années 60, au moment de la réforme scolaire au Québec dans le secteur francophone.

C’est cette réforme qui a permis à Gérard d’accéder au cours classique. « Avant, le cours classique était seulement offert dans les collèges religieux et privés, souligne le donateur. Ma famille était assez pauvre et n’aurait pas pu m’envoyer dans un collège privé. Mais grâce à la réforme, le gouvernement a subventionné mes études, d’abord dans une section classique nouvellement ouverte dans le secteur public et ensuite au Collège Sainte-Marie, devenu quelques années plus tard une des institutions fondatrices de l’UQAM. C’est ce qui m’a donné une éducation et une carrière. »

Après avoir obtenu son diplôme, il s’inscrit à l’Université Western Ontario pour continuer ses études en économie. « J’avais emprunté l’argent pour financer ma première année de maîtrise, mais je ne savais pas comment je ferais pour payer la deuxième, explique Gérard Bélanger, dont les efforts cette première année lui ont valu une bourse du Conseil du Canada. Cette bourse m’a permis de payer pour ma deuxième année, puis pour mon doctorat. »

Un jour, son directeur de thèse lui propose de rencontrer des responsables du Fonds Monétaire International (FMI), venus faire passer des entrevues d’embauche à des étudiants et étudiantes. « Après quelques rencontres, ils m’ont fait une offre d’emploi, et je l’ai acceptée! C’était tout à fait par hasard, car, comme la bourse finançait encore une année d’études, je n’avais pas postulé pour un emploi, mais ça m’a permis de faire une carrière extraordinaire au FMI. » Le mot n’est pas trop fort : en 25 ans de carrière, Gérard Bélanger a contribué, en particulier,  à transformer les économies hongroise, polonaise, tchèque et russe vers les économies de marché suite à la dissolution du bloc soviétique. « Ces pays avaient des problèmes financiers très sérieux qui auraient affecté des millions de citoyens. Le FMI les a beaucoup aidés durant la transition », rappelle celui qui a pris sa retraite en 2002, avec le sentiment du devoir accompli.

En 2001, sa conjointe Anne et lui décident de faire un don testamentaire à la Fondation de l’UQAM afin de remettre des bourses de soutien financier après leur mort. Puis, constatant qu’ils en avaient déjà facilement les moyens, ils choisissent de commencer à en remettre de leur vivant dès 2015. « J’ai un frère, aujourd’hui décédé, qui a été professeur à l’UQAM, une nièce doctorante de l’UQAM, mais, si on a choisi l’UQAM, c’est à cause de mon lien avec le Collège Sainte-Marie et de tout ce que ces études m’ont permis de faire, indique Gérard Bélanger. On a donc créé des bourses pour aider des étudiants un peu comme moi : francophones, ayant l’espoir d’une vie meilleure par l’éducation et ayant besoin d’un soutien financier. » En offrant ce soutien de taille, Anne et Gérard Bélanger contribuent manifestement à l’accessibilité aux études, un enjeu d’importance pour eux. De la part des 78 lauréats et lauréates des Bourses Anne et Gérard Bélanger, un immense merci!

Publié le 7 juillet 2020
Crédit photo : Jean-François Hamelin

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